vendredi 16 juillet 2010

Apple iPhone 4 LE TEST







Florence Legrand
Testé le 08 Juillet 2010


L'iPhone 4 côté téléphone
Sauf si vous avez été totalement déconnecté de tout média ces dernières semaines, vous n'aurez certainement pas échappé au problème de l'accroche réseau de l'iPhone 4. La nouvelle ergonomie de l'antenne ne sera pas passée inaperçue ! Ainsi, en posant la paume de sa main gauche contre le téléphone en bas, à gauche, l'affichage des barres du réseau diminue. Pour rappel, aucune norme ne régit l'affichage de ces petits bâtons. Chaque fabricant est ainsi libre de mettre cinq barres alors même que la réception (calculée en décibels par milliwatt) n'est pas au plus haut ! En gros, l'affichage des barres ne veut pas dire grand-chose. Après une éminente polémique médiatique, Apple s'est fendu d'une lettre ouverte un poil alambiquée. Retenons qu'une mise à jour logicielle, attendue dans les semaines à venir, devrait rectifier le mauvais affichage des barres réseau (l'indicateur sera donc plus fiable). Toutefois, cette mise à jour ne devrait pas régler le problème (qui ne sera plus visible du coup ?) puisque le désagrément est d'origine... matérielle.
A l'usage, en effet, les barres passent de cinq à trois ou de quatre à deux, lorsqu'on presse la zone sensible. Oui, mais pas tout le temps. Nous n'avons jamais perdu le signal totalement, ni en conversation, ni en data. Si la réception est un peu moins bonne qu'avec notre 3GS dans des endroits "difficiles" : ascenseur, premier sous-sol de parking, avec le Bumper, c'est l'inverse, l'iPhone 4 capte mieux que le 3GS. Le Bumper ? Oui, la protection vendue par Apple à 30 euros. On aurait apprécié que ce Bumper soit livré avec le téléphone...
Pour ce qui est de la qualité des conversations, c'est correct. Aucun grésillement ni transformation des voix ne sont à déplorer. En outre, ce nouveau modèle bénéficie d'un second micro pour réduire les bruits de fond. Il est efficace : même dans un environnement bruyant, les conversations téléphoniques se tiennent correctement.
Histoire de séduire la cible professionnelle, le nouvel OS de l'iPhone autorise la gestion de ses différents comptes mails au sein d'un compte unifié. Il suffit alors de passer de l'un à l'autre d'un simple glissement de doigt. Pratique ! De quoi rattraper la concurrence qui dispose, depuis un moment pour certains, de cette gestion centralisée.
L'iPhone 4 incarne la nouvelle génération d'iPhone. Vendu à 1,7 million d'unités en trois jours, le terminal a bénéficié d'une couverture médiatique surréaliste.

Alors que le 3GS proposait une simple évolution de l'iPhone 3G, le numéro 4 apporte son lot de nouveautés, dont un nouvel OS baptisé iOS 4. Un look métamorphosé, un nouvel écran haute résolution prometteur, des fonctions photo et vidéo renforcées, des changements d'interface attendus, et un système de visiophonie pour converser de visu. L'iPhone 4 annonce de réelles transformations, qui le placent d'un point de vue matériel à hauteur des meilleurs smartphones tactiles du moment (chez HTC, Google et Samsung notamment).

Cette nouvelle configuration à la hausse fait-elle aussi bien ? Fait-elle mieux ? Après quinze jours d'utilisation de l'iPhone 4, voici notre verdict.



iPhone 3GS, iPhone 4 et Samsung Wave





Une allure rétro-industrielle
-futuriste

L'esthétique de l'iPhone 4 a grandement changé. Plus fin que l'iPhone 3GS (12,2 contre 9,4 mm), il gagne 2 grammes de plus que le 3G S. La coque arrondie de ce dernier a laissé place à un dos plat, à une ergonomie plus rectiligne, à un style plus "industriel" minimaliste. Apple, en bon adepte du "less is more", démontre, une fois de plus, sa capacité à faire beau sans en faire trop.


Au revoir la coque bombée de l'iPhone 3GS


Les boutons de volume sont désormais séparés

Exit donc le plastique brillant et place au verre durci. L'antenne de l'iPhone 4 (le pourtour du terminal, en métal) est coincée entre deux plaques de verre "bien moins fragiles" que le plastique de l'ancienne génération, selon Apple. A l'usage, l'iPhone 4, baladé sans protection dans un grand "sac de fille" depuis plus de deux semaines, s'en sort sans une écorchure. La finition de l'appareil est excellente.

A la première prise en main, lorsque l'on passe du 3GS à l'iPhone 4, cela surprend. D'ailleurs, certains habitués du 3GS (ou 3G) disent beaucoup moins apprécier ce nouveau design, moins confortable du fait d'arêtes plus tranchantes.

Le Bumper atténue ce côté "brut" de l'appareil. Le Bumper, c'est la coque protectrice designée par Apple (et vendue en sus 30 €). Si elle protège en effet le pourtour de l'appareil, elle sert surtout à le préserver de toute dégradation de la réception réseau (lire encadré), due à une "mauvaise prise en main", selon Steve Jobs. Hasard ou coïncidence que la sortie en simultanée de cet Apple Bumper ? Nous aurions, au moins, apprécié trouver ce "bouclier" dans la boîte du terminal...




Zone sensible : ne pas toucher !



La prise en main surprend un peu : l'ergonomie rectiligne tranche avec l'iPhone 3GS bombée.

Baptisé Retina, l'écran LCD IPS à rétro-éclairage LED propose une résolution autrement supérieure (960x640 pixels) à celle du 3GS (480x320 pixels). La progression est tout simplement bluffante. Les caractères sur les pages web sont parfaitement lisibles avec l'affichage de base, sans avoir à zoomer, la typo dans les SMS est bien plus fine... Bref, l'écran de l'iPhone 4 est au moins aussi efficace que le Super AMOLED du Samsung Wave (480 x 800 pixels) et du Galaxy S en termes de rendu. A la différence près que les couleurs du téléphone signé Apple sont moins saturées et délivrent donc un contraste moins tranché.

Si l'écran référence du 3GS était déjà très précis, c'est encore mieux maintenant. Ainsi, les angles de vision sont meilleurs, et en plein soleil, on y voit un peu plus clair. Les reflets, eux, sont toujours à l'honneur, dalle brillante oblige !

Avec une telle qualité d'écran, on s'attend à voir débouler dans les rayons de l'AppStore (225 000 applications à ce jour) tout un tas d'applications, notamment des jeux et des applications photos, qui profiteront sans aucun doute, des nouvelles opportunités qu'offre cette haute résolution.


Ecran iPhone 3GS


Ecran iPhone 4

iOS 4 : multitâche, Face Time and co

Avec l'arrivée de la gestion multitâche - très attendue par certains utilisateurs, qui voyaient en son absence incongrue sur le 3GS un signe de retard considérable d'Apple par rapport à la concurrence -, l'utilisateur peut passer d'une application à l'autre sans avoir à fermer la précédente. Pour ce faire, il suffit d'appuyer deux fois sur le bouton menu pour accéder à toutes les applications qui tournent en tâche de fond (voir la vidéo). Les applications se mettent en veille lorsqu'elles ne sont pas utilisées, ce qui limite le temps de chargement lors de leur ré-ouverture.

Un dock (barre de menu) apparaît alors au bas de l'écran. Celui-ci affiche l'ensemble des applications en cours. Attention : toutes ne gèrent pas le multitâche. Charge aux développeurs de les mettre à jour. Par exemple, si vous êtes sur l'application VDM et que vous en sortez pour aller consulter un e-mail, lorsque vous revenez dessus, elle se relance, et vous reprenez la lecture en haut de page, et non depuis l'endroit où vous vous étiez arrêté. Dommage.

Malgré tout, chaque application, qu'elle soit multitâche ou non, se retrouve dans le dock dès lors qu'elle est lancée. C'est un peu désorientant pour l'utilisateur.

A l'usage, les habitués des autres générations d'iPhone ont tendance à conserver les manipulations d'avant le multitâche : quitter une application pour en ouvrir une autre.


Il est désormais possible de personnaliser le fond d'écran

On notera aussi dans les changements offerts par l'iOS 4 la possibilité de classer par dossiers ses applications, histoire de mettre un peu d'ordre sur les pages d'accueil du bureau : il était temps ! On regrette également qu'Apple ne propose pas en natif un "hub social" (cher à Samsung et Microsoft), autrement dit une page qui synchronise en un même endroit l'actualité de ses différents comptes de messagerie et réseaux sociaux.


Face Time : un clic sur l'icône en bas, à droite, permet de montrer à son correspondant le lieu où l'on se trouve

Avec ce terminal, Apple s'essaie à la visioconférence. Le capteur en façade du terminal (0,3 Mpixel) permet en effet de réaliser des appels en visiophonie. De la visio à la sauce Apple, bien entendu, car celui-ci se lance un nouvel objectif : concevoir un logiciel basé sur des standards totalement ouverts et accessibles à tout le monde. La concurrence suivra-t-elle ? Telle est la question. Pour le moment, malgré certains freins à l'usage, Apple apporte une valeur ajoutée à cette fonctionnalité.

Aujourd'hui, pour en profiter, le contact joint doit, lui aussi, être équipé d'un iPhone 4 pour converser de visu. Une première limitation donc, mais aussi un n-ième signe qui colle bien au système d'Apple, qui n'a cesse d'agrandir son cercle (verrouillé) vertueux (vicieux, selon certains).

Ensuite, vous devez être obligatoirement connecté à un réseau Wi-Fi. Seconde limitation donc, qui a toutefois un avantage non négligeable : la visio est gratuite. Exit donc la 3G et l'encombrement des résaux. D'un autre côté cela nécessite l'accès à un réseau Wi-Fi proche, pas évident pour démocratiser cette pratique.

La qualité (sonore et visuelle) de nos communications s'est révélée efficace, et l'ergonomie ultra-simple de cette fonctionnalité rend la visiophonie très ludique.

Enfin, bénéficiant déjà d'un accéléromètre, l'iPhone 4 se trouve pourvu, en prime, d'un gyroscope qui n'intervient que pour les applications mises à jour. A l'usage, la gestion des mouvements est plus précise. Un bon point pour les jeux notamment.


A vive allure

L'iPhone 4 bénéficie d'une configuration plus musclée que ses prédécesseurs (processeur de 1GHz et mémoire vive doublée), et se rapproche, sur ce point, des terminaux haut de gamme du moment (Samsung Wave, Samsung Galaxy S, qui disposent de la même architecture Cortex A8). Le temps de démarrage du terminal se situe dans la moyenne avec 26 secondes.

Si l'on appréciait déjà la vélocité du 3GS, ce nouveau modèle fait un peu mieux encore question rapidité. Tout est fluide, tout le temps, même avec plusieurs programmes en tâche de fond. En outre, les applications et pages web se chargent promptement.

C'est simple, pour ce qui est de la réactivité, il n'y a pas mieux.


Barre de gestion des applications en multitâche


Mieux organiser ses bureaux en classant ses applications par dossier



La correction orthographique se retrouve désormais dans toutes les applications de saisie de texte.

Multimédia : un bond en avant
en photo

Si la partie audio demeure inchangée par rapport aux autres générations (seule l'interface du lecteur se voit un peu modifiée), en photo et vidéo, l'iPhone 4 profite d'une très nette amélioration.



Premièrement, la mise en point (sur écran toujours) et l'enregistrement des photos se font plus rapidement. De quoi shooter plusieurs photos à la suite prestement.

Pour un téléphone portable, le rendu est tout simplement très bon. Même en basse lumière, là où le 3G et la plupart des mobiles pèchent, l'iPhone 4 s'en sort pas mal, le capteur absorbant plus de lumière. Attention, il n'y pas plus de bruit, il y en a moins, les photos sont plus propres : visiblement le capteur rétro-éclairé fonctionne à merveille. Les couleurs sont correctement restituées et les images bien détaillées, plus piquées qu'avec un 3GS, un Nexus One ou un Samsung Wave.

La capture vidéo, en 720p à 30 images/seconde, se montre tout aussi convaincante. Toutefois, la stabilisation fait défaut et il n'est pas rare que l'image tremble un peu lorsque l'on filme en mouvement.
Sachez que pour lire vos vidéos DivX, il faudra se plier au règles du réencodage puisque iTunes oblige, l'iPhone 4 ne les lit pas en natif, contrairement à un Samsung Wave ou Galaxy S, par exemple.

Pour mémoire, cette fonction bénéficie d'un petit logiciel de montage simple à appréhender. Toutefois, on aurait aimé que iMovie, logiciel de montage vidéo maison, soit intégré en natif dans l'appareil. Mais non, il faudra le télécharger sur l'AppStore pour 3,99 euros. Avec lui, on crée ses vidéos (plusieurs résolutions sont proposées, dont la HD) aisément en y ajoutant la musique, les textes et photos de son choix. Enfin, on oublie le flash, qui grille trop facilement les clichés. On se passe aussi du zoom numérique, qui, comme à l'accoutumée, dégrade l'image (il peut difficilement faire autrement).



La navigation web est toujours aussi efficace : le temps de chargement des pages est rapide (plus qu'un 3G S et qu'un Wave, en Wi-Fi), l'ergonomie (historique, favoris...) est intuitive, le multi-touch pour zoomer est d'une grande précision, et avec cette qualité d'écran, on gagne en lisibilité. Bref, surfer avec un iPhone 4 est un jeu d'enfant.
Non, l'iPhone 4 ne supporte toujours pas le format Flash : Jobs n'en veut pas, et préfère miser sur le HTML 5.

Autonomie boostée

Avec une utilisation plutôt intensive du terminal, surtout en data (e-mails en Push, Internet, en 3G/Wi-Fi), SMS, photo et vidéo, et musique, notre modèle de test tient une bonne journée et demie, sans avoir besoin d'être rechargé. Le point faible des iPhone précédents n'est donc plus.


Plus

Design / Finition / Qualité de l'écran
-
Réactivité de l'appareil
-
Multitâche / Boîte mail unifiée
-
Qualité photo et vidéo HD / Face Time gratuit et ludique
-
Autonomie améliorée

Moins

Diminution des barres réseau selon la prise en main (pb d'affichage ?)
-
Utilisation de Face Time limité : uniquement en Wi-Fi et entre iPhone 4
-
Manque un peu de stabilisation dans les captures vidéos
-
Pas de support Flash sur le web
-
Indice DAS élevé
L'iPhone 4 comble les imperfections du 3G S. Est-il la nouvelle référence en matière de téléphone multimédia tactile ? Oui. A condition d'accepter l'alliance obligatoire à iTunes, un point agaçant pour certains. Écran haute résolution, réactivité sans faille, qualité des prises de vue, autonomie améliorée, interface très intuitive, applications en nombre, sont autant de qualités qui en font un excellent terminal. L'iPhone 4 tient la dragée haute aux meilleurs smartphones du moment et s'adresse, en prime, au plus grand nombre.

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